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dimanche 9 juin 2013

3 - Savoir parler aux femmes



Je déteste les grosses vaches. Je suis un vrai prince qui garde sa dignité : uniquement attiré par les femelles minces, si possible aux énormes cervelles explosives.

Quant à ma généreuse crinière de lion cosmique aux crocs ruisselants de bave argentée, elle s’auréole automatiquement de lumière savanesque pour les plus fringantes autruches.

Je ne me prosterne pas aux pieds des femmes comme un minable gueux sans valeur, moi je suis un seigneur et ce sont elles qui viennent me supplier de leur foutre illico presto mon énorme plume d’auteur-conteur-interprète dans leur joli trou à oeufs !

Mes grosses poires à jus pleines d’écume gluante de vrai carnassier sophistiqué sont exclusivement réservées aux bichettes à taille fine, les autres, les éléphantes à la panse comme des saucisses allemandes, qu’elles passent leur chemin. Aucune truie ne savourera ma longue merguez parfumée au piment d’Espelette, seules les belles petites belettes au corps svelte auront droit de recevoir ma paire de rognons étincelantes dans leur adorable cruche de pondeuse.

Mon système intellectuel de taureau carbure aux femmes qui ressemblent à des fées, non aux coches engraissées d’ordures dans nos campagnes sans finesse. La pouliche des cités antiques grecques, tel est mon idéal de femme, c’est vraiment ça qui fait durcir comme le roc les muscles de mes côtelettes viriles jusqu’au fond de leurs culottes bordées de dentelles ! Les petites chamelles aux flancs délicieusement étroits me feront toujours plus d’effet que les lourdes cochonnes aux chairs gargantuesques dilatées par la redoutable graisse campagnarde !

Une génisse qui broute le tendre gazon de sa cambrousse m’inspire plus de respect que l’ample madame humaine qui se goinfre de fritaille trempant dans l’huile de colza. La ruminante quadrupède et cornue, elle donne de la bouse merdeuse et c’est encore utile pour l’équilibre super rigolo de la nature, tandis que la dame beuglante aux bourrelets se gavant de patates molles en friture, elle ne donne que des soucis à son mari dépité qui la taxe de pute adipeuse.

Regardez donc mon impressionnante banane verte agrémentée de ses pesantes noix de coco remplies de bonne confiture visqueuse de nénuphar : c’est pas du lait de guimauve-à-chiottes ça !

Voilà le résultat glorieux, magnifique et sain de la vue de ces demoiselles bien faites qui ne bouffent pas des sandwichs bourrés de fromages américains pour ensuite enfler comme des vaches normandes !

Alors donc si une de ces gentilles poulettes à peau de miel et aux formes linéales que j’aime tant a envie que je lui enfile ma corne de gladiateur endurci bien à fond dans sa taverne à passagers clandestins, qu’elle n’hésite pas à me faire une demande, j’y répondrai certes avec une authentique fureur névralgique mais aussi avec grande capacité d’extrapolation, surtout si elle possède une paire d’outres aux arrondis séléniens pareilles à celles des mammifères.

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