Toi l'abruti moyen, toi la cible commerciale à tête de quidam, toi le minable à visage lisse, toi l'esprit sans relief, toi le coeur mou, toi l'âme médiocre, écoute la Vérité te recracher à la face tes quatre pattes d'animal humain que tu es.
Tu écoutes religieusement Madonna au prix fort sur ton indispensable téléphone portable. La putain de l'Amérique te séduit avec ses clameurs dégénérées, ses déhanchements scéniques stéréotypés. Tu es un imbécile, un sot, un lapin élevé en clapier.
Tu vas régulièrement au cinéma te gaver de films "grands publics". Tes héros se nomment Bruce Willis, Brad Pitt, Di Caprio... Tu aimes la laideur, la vulgarité, la violence en grand écran et en couleurs. Tu es un pigeon sans aile, un ruminant satisfait, un chien obscène.
Tu baves devant tes joujoux cylindrés. Tu aimes patauger dans tes bassesses achetées à crédit. Tu es un hérisson écrasé par ta propre ineptie, une limace à goudron, un chevalier à la noix.
Tu parles avec sérieux d'Oméga 3, de liberté de pensée, de vacances à la mer... Tu es un infirme du ciboulot, un idiot culturel, un moule à tartes.
Tu raisonnes comme un rossignol, chantes comme un boeuf, aboies comme une vache, panses comme un malade, marches comme une cloche, parles comme un parasol, te conduis comme un singe.
Tu vis en face de chez moi, dans la ville à côté, à l'autre bout du monde, tu aimes ta femme, chéris ton chien, regardes ta télévision... Tu gagnes ta vie, tu crois au football, défends ton club, absorbes des breuvages saturés de sucre, tu as peur de l'avenir, tu trembles de froid aux sports d'hiver, frémis d'aise à la Saint-Valentin, vomis de dégoût devant la Beauté. J'oubliais : tu mets des sous de côtés en prévision de ta mort. Ta bêtise est insondable.
Tu ressembles à tout le monde, je te vois partout, je ne te supporte pas et pourtant je vis sur la même planète que toi.
Tu es d'ici, de là-bas, d'ailleurs, tu es mon frère et tu es un abruti, un minable, un pauvre type.
dimanche 20 mai 2007
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